[suite des écuries] Lou et Nunca

Lou posa pied à terre et noua les rênes de Nunca afin qu'elle ne se prenne pas les pieds dedans. Elle lui frotta le chanfrein puis s'assit au pied d'un arbre, laissant la jument presque libre comme l'air (elle tient les rênes hein, pas folle la Lou). Celle-ci profita de cette liberté passagère pour arracher l'herbe avec motivation.

Se laissant vaquer à ses pensées, Lou ferma les yeux, laissant son ouïe se charger de veiller sur la jument. Elle aimait se concentrer sur les bruits des oiseaux, des feuilles s'agitant sous le vent frais, les moindres petits mouvements de la nature arrivaient à ses oreilles.

Il y avait eu tant de changements successifs en ce moment au pensionnat... elle avait besoin d'y penser seule, au calme. Entre toutes ces arrivées, l'embrouille entre Keira et sa Lucy, et les autres qui étaient si étranges à ses yeux... décidément, elle avait vraiment perdu l'habitude de la compagnie. Elle avait peur. Peur de ne pas réussir à surmonter l'habitude de solitude que les deux jeunes filles avaient prise, peur de s'embrouiller elle aussi avec l'un des nouveaux...

Elle n'avait jamais supporté le conflit, et ça depuis toute petite. C'était ancré dans son caractère, il lui fallait de bonnes relations. Elle espérait vraiment que tout se passerait bien, mais elle ne pouvait pas faire grand chose et ne voyait qu'une solution : attendre et observer...

[j'avoue, mes histoires dadounesques solitaires me servent quand j'ai une inspiration, j'ai envie d'écrire mais jsais pas où, et bah toc, Nunca =p]

Stoppant la jument après le léger virage qui donnait sur une assez vaste allée presque dénuée d'arbres (la jeune fille s'était d'ailleurs toujours demandé pourquoi cet endroit avait été épargné par la pousse de végétation dense). Un large sourire ornait ses lèvres, et elle tapota l'encolure de Nunca.

D'une légère pression des talons, Lou demanda le pas à la jument qui ne se fit pas prier, pour ensuite demander le petit trot. Lorsque la jument sembla suffisament attentive, la jeune fille lui demanda alors le galop, sans pour autant partir à fond. Elle se méfiait quand même toujours un peu ici. On ne savait jamais vraiment comment était le sol, selon s'il avait plu ou non... bref, elle préférait ne pas non plus laisser toutes les rênes à sa monture.